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L’amorti en marche et course à pied : attention aux amalgames

13 novembre 2015

La notion d’amorti en marche et course à pied est devenue monnaie courante de nos jours. Les marques développent des systèmes de plus en plus sophistiqués et tous les ans, des « révolutions » sont annoncées dans ce domaine.

Cependant, il est important de comprendre la subtilité existant entre amorti et absorption de choc… Notions souvent mal interprétées et utilisées lorsque nous entendons parler de chaussures « amortissantes ».

 

Amorti et Absorption de chocs : quelles différences ?

 

L’amortissement est un phénomène physique, dont le mécanisme permet de transformer les contraintes verticales en contraintes latérales. Il est réalisé par l’articulation sous-talienne du pied. L’amortissement varie suivant les individus, la morphologie du pied, la technique de course, la force des muscles qui soutiennent la voûte plantaire, la mobilité du pied et de la cheville..

L’absorption de choc peut être réalisée de diverses manières :

  • naturellement par le capiton plantaire située sous la talon, consistué de tissu graisseux réparti dans de petites cloisons.
  • artificiellement, par des matériaux « techniques » comme le sorbothane, le poron, le noene…

Ainsi, l’amortissement est un mouvement de pronation de l’articulation sous-talienne qui va être optimal et efficace dans une amplitude de 4-5°, et bien plus optimal autour de la position neutre de cette même articulation. Cette vidéo de l’université de Lyon nous montre clairement les fonctions « naturelles » d’amortissement du pied.

 

Amorti en marche et course à pied : exemple en vidéo

 

 

Ces explications montrent qu’il est donc bien plus intéressant de rechercher à donner une meilleur fonction d’amortissement au pied, lui permettant ainsi de s’adapter aux différents terrains qui se présentent à lui (bitume, forêt, sable…), plutôt que de compenser un trouble mécanique par un artifice comme les semelles « de confort » vendues dans le commerce et qui ne feront que cacher le problème plutôt que de le corriger.

 

Dernières études sur les forces d’impact au sol en fonction de l’amorti de la chaussure

 

Une étude récente menée par l’Université de Calgary (Canada) apporte des résultats intéressants dans le domaine de la course à pied et des chaussures de course. Elle montre non seulement qu’une semelle intermédiaire molle peut altérer la force verticale d’impact au sol du talon, mais que plus il y a d’absorbeur de choc (donc « d’amorti » dans le jargon courant), plus la force verticale d’impact au sol va augmenter.

Les résultats de cette étude menée sur un échantillon d’une centaine de coureurs montre qu’il faut bien faire attention à tous ces discours sur les « semelles amortissantes » en magasin de sport censées <<booster>> vos performances… Car bien souvent, c’est l’inverse qui se produit !! Il suffit d’ailleurs de tester par vous-mêmes dans quelle situation vous vous fatiguez le plus : en courant/marchant sur bitume, ou sur sable en bord de mer, par exemple.

Il est donc important, lorsque vous avez des doutes sur les différentes modèles de runnings/chaussures de sport ou que des douleurs musculaires/articulaires apparaissent au travail ou lors de la pratique sportive, de consulter un podologue du sport, afin de réaliser un bilan complet et d’établir quelle est la meilleure solution pour vous.

Si vous avez des questions, n’hésitez pas à me contacter au 06.51.54.32.60 ou à prendre RDV via Doctolib !

Pour retrouver l’étude en question, suivez ce lien : http://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0125196