Bonne année 2024 !
- 3 janvier 2024
Les vêtements de compression (chaussettes, manchons, vêtements…) sont en vogue depuis une dizaine d’année en running. Dès les premiers signes de douleurs aux mollets, nous pensons à ces accessoires miracles pour nous soulager et nous surpasser.Mais sont-ils vraiment efficaces ? Décryptage des bénéfices de la compression sport, ses limites et les recommandations d’experts du milieu.
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Que nous soyons assis ou debout, le sang descend par les artères et remonte par les veines, écrasées lors du contact du pied au sol. Ensuite, le mollet se contracte, « appuie » sur les veines et chasse le sang vers le cœur.
En pressant la peau, les muscles et veines, la compression active le retour veineux de + de 20%.
La compression en sport est intéressante à FAIBLE INTENSITE, lorsque la contraction du mollet n’est pas appropriée (marche lente, repos…).
En revanche, l’effort plus soutenu (6km/h et plus) optimise le retour veineux grâce aux battements du cœur et la contraction des mollets.
La compression agit comme un support musculaire et rend les muscles plus compacts. Les oscillations musculaires générées par l’impact au sol sont limitées (jusqu’à -33%). Ainsi, les pas sont potentiellement mieux absorbés.
Attention néanmoins à l’effet garrot (compression trop serré) et au dosage de compression !
Avant l’effort : permet de limiter le gonflement des jambes, sensation de légèreté ressentie.
PENDANT l’effort : la compression augmente la fréquence de pas et rend la foulée plus rasante. C’est peut être intéressant sur longue durée, mais délétère à courte durée car cela modifie notre manière « naturelle » de courir.
NEANMOINS :
– Pour quelqu’un de bien entrainé, la compression est PEU UTILE car elle diminue la capacité d’adaptation.
– Elle est intéressante après des blessures d’ordre vibratoire (tennis elbow…).
– La compression peut présenter un intérêt potentiel en marathon pour la prévention de dommages intestinaux.
En accélérant la circulation sanguine, la compression :
– augmente l’apport d’oxygène aux muscles (+15%) ;
– draine plus rapidement les toxines et favorise leur élimination (lactates +13%) ;
– peut faire disparaitre les courbatures et autres contractures plus rapidement (jusqu’à 50%).
Ainsi, la compression en sport parait intéressante dans le but de FAVORISER LA RECUPERATION, que ce soit après de longs entrainements ou dans le cadre de courses à étapes, enchainements de matchs…
Une étude publiée dans Sports Med par Da Silva et Al a montré que la compression n’avait pas d’effets positifs sur :
– les performances en course (de 50m à 5km) ;
– les sauts verticaux (vertical jump) ;
– la VO2max ;
– la concentration en lactates ;
– enfin, sur la perception de l’effort.
Si la compression est trop forte (compression inadaptée) à l’effort : effet garrot, surtout en montée avec la contraction naturelle du mollet.
Merci à M. Ménétrier pour son intervention au DU Trail Running de Besançon !
Le contenu de cet article provient de mes cours reçus lors du diplôme universitaire de trail running à Besançon, agrémenté de différentes études réalisées ces dix dernières années.