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Le syndrome de Morton

15 septembre 2015

Le syndrome de Morton est une pathologie courante de l’avant-pied. Retrouvé majoritairement chez les femmes, les douleurs provoquées par ce syndrome peuvent vite devenir contraignantes au quotidien. Explications sur cette pathologie et ses possibilités de traitement.

 

Le syndrome de Morton, qu’est-ce que c’est?

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Il s’agit de la compression d’un nerf plantaire qui passe entre deux métatarsiens, le plus souvent dans le 3ème et 2ème espace, entrainant une douleur intense, irradiante. On parle de syndrome canalaire : chaque nerf plantaire est situé dans un « canal » composé au-dessus, du ligament transverse inter-métatarsien et en dessous, du ligament transverse superficiel.

Ainsi, deux principales causes peuvent provoquer cette douleur :

  • les chaussures étroites : le pied va se retrouver compressé, les têtes métatarsiennes se rapprochent, le calibre du « canal » va donc se réduire et entrainer une compression du nerf
  • les talons hauts : le report de charge sur l’avant-pied va entrainer une compression plantaire dans l’espace inter-métatarsien.
Localisation principale du syndrome de Morton

Localisation principale du syndrome de Morton

 

Quels sont les signes cliniques ?

Le patient décrit, le plus souvent, une douleur vive, irradiante vers les orteils ou sous la plante des pieds, comme une décharge électrique ou un « coup de couteau », apparaissant au fur et à mesure de la marche. Elle s’atténue à l’arrêt, voire au retrait de la chaussure.

Ces douleurs peuvent progressivement évoluer vers une gène nocturne et au repos.

Lors de l’examen clinique, le podologue recherchera avec précision la zone douloureuse, afin d’éliminer d’autre diagnostics. Le signe le plus connu est le signe de Mudler : le podologue reproduit la position du pied dans une chaussure en comprimant d’une main les têtes métatarsiennes, et en venant presser entre son pouce et l’index l’espace douloureux.

Un autre signe récurent est une hypoesthésie, voire une hyperesthésie en « feuillet de livre » sur les faces des orteils correspondants à la division du nerf.

En plus de l’examen clinique, des examens complémentaires peuvent aider au diagnostic du syndrome de Morton : l’échographie (le meilleur des examens) et l’IRM.

 

Echographie et IRM - Nevrome de Morton Source : image-echographie.net

Echographie et IRM – Nevrome de Morton
Source : image-echographie.net

Le syndrome de Morton, quels traitements ?

 

Les semelles orthopédiques : traitement très efficace si le syndrome est pris le plus tôt possible en charge. Le podologue cherchera à corriger les troubles statiques et dynamiques du patient (hallux valgus, raideur du tendon d’Achille…), tout en diminuant la pression sur le nerf.

Pour que ce traitement soit efficace, il faudra bien sûr éviter de porter des chaussures à trop hauts talons et trop étroites !

– le kinesio-taping peut égalemement soulager, en attendant la remise des semelles.

– Si ces traitements ne sont pas efficaces, des infiltrations de corticoïdes pourront être réalisées, à condition que le patient porte ses semelles orthopédiques suite aux infiltrations afin d’augmenter les chances de réussite.

– Enfin, la chirurgie, particulièrement si le syndrome de Morton est au stade de « névrome » (croissance ou une tumeur bénigne sous-cutanée du tissu nerveux). Plusieurs méthodes sont possibles, les plus courantes étant la neurolyse (libération du nerf en ouvrant le ligament intermétatarsien) et la résection du nerf en question.

 

Si vous avez des questions, n’hésitez pas à me contacter au 06.51.54.32.60 ou prendre rdv via Doctolib 😀

 

Images et texte inspirés de l’EMC Podologie, Névralgie de Morton [Article 27-120-A-40]- Podologie 2015;11(3):1-7